Oui, les
éléphants, les éléphants ! Inutile de dire que j'attendais cette étape de la
journée avec impatience. Le centre où nous nous rendons, l'Elephant Village, a
fait de la protection et du soin des de vieux éléphants malades ou épuisés par
l'industrie forestière du pays, sa mission première. Les élégants pachydermes y
sont nourris à hauteur de leurs colossaux besoins (jusqu'à 300kg par jour, ça
demande effectivement une certain logistique), soignés (il y a un
"hôpital" avec un véto permanent) et employés comme montures pour de
petites balades à travers la rivière et le village avoisinant. Un hôtel et un
restaurant complètent le site, magnifique. Il est même possible d'acheter un
éléphant et de le confier au village. J'essaie de convaincre Seb mais pour
l'instant, il reste sceptique sur la pertinence du projet.



Le village
est empli de Français. Quand c'est notre tour, notre guide demande au mahoud
(le conducteur d'éléphant assis directement sur son cou, les touristes étant
sanglés dans une petite nacelle sur le dos) de nous laisser prendre sa place au
cours du parcours. Je suis aux anges ! Notre monture se met en route et je
comprends immédiatement pourquoi la balade dure une heure. Le rythme est plus
que lent. Pas plus mal d'ailleurs car nous sommes bien ballottés à l'arrière.
Nous descendons vers la rivière avec hésitation (le chemin est tellement boueux
que même l'éléphant a l'air réticent, c'est dire) puis nous enfonçons dans
l'eau. Pas le moment que la bête se pique d'une douche, l'appareil photo n'est
pas protégé!

 



Au milieu de la rivière, un banc de sable permet à l'éléphant de
sortir de l'eau et fidèle à sa promesse, le mahoud me laisse sa place. Wouhou
!! OUlalala, oula! Je ne dois pas avoir la bonne technique. A chaque pas, les
roulements d'omoplates de l'éléphant me déséquilibrent et je dois basculer de
l'autre côté pour ne pas choir. Bon sang, mais il se tient à quoi le mahoud ?
Impossible que ce soit aux poils. Ils auraient sans doute la résistance requise
mais ils sont trop courts et les plus longs sont situés trop en avant sur la
tête. Il ne me reste qu'à serrer les cuisses. Je me demande brièvement si je ne
risque pas d'étouffer le pauvre animal avant de prendre conscience de
l'absurdité de la réflexion. Après avoir rééchangé brièvement de place avec le
mahoud, je capte sa technique et ne manque pas de l'appliquer. Avec les genoux
calés derrière les oreilles, c'est effectivement plus simple. Le mec nous
mitraille de photos et me laisse "conduire" jusqu'au retour au
village. Trop contente!

 



Une fois de retour, nous nourrissons notre monture qui engloutit banane
sur banane (peau et trognon compris) à un rythme impressionnant. Tout aussi
saisissant, le bruit de respiration de l'éléphant qui ressemble à s'y méprendre
à celui d'un aspirateur !

 

C'est
ensuite notre tour d'aller manger, sous une petite tonnelle en bord de fleuve.
c'est tout simplement merveilleux.