Au final, j'ai quand même dû dormir car j'ai fait des rêves mais ce
n'est pas la nuit la plus reposante du séjour, d'autant plus que le réveil est
matinal : à 5h, c'est le coq et à 6h, les gamins de la famille. Aaargh... Seb
semble avoir plutôt bien dormi, même si le troc du café contre du thé au petit
déjeuner lui pèse semble-t-il beaucoup.

 

Mais ce réveil matinal a un but : le marché flottant de Can Tho. A
7h45, on décolle en bateau et on rejoint le marché en question. C'est très beau
en fait. On voit plein de barques, pirogues, à moteur ou à rames et bateaux se
héler, s'arraisonner discuter, échanger sur le Mékong. On voit aussi beaucoup
de "déchets" dans l'eau. On pourrait presque y faire son marché si
l'eau n'était pas si... marron. Les pastèques sont particulièrement présentes
au milieu des vagues.

 



A 8h30, retour à la maison où Dahn nous fait visiter le verger de la
famille. Le lieu doit être connu car plusieurs personnes sont passées
inopinément et se sont prises en photo devant les plantes de la cour. Mais très
vite, la visite nous gave. Dahn a certainement de très bonnes intentions mais
d'une, elle se répète sans cesse, deux elle a l'air d'oublier qu'elle s'adresse
à des adultes dotés d'un esprit de réflexion et non à des enfants, et trois,
elle ne comprend rien à ce qu'on lui dit. Ou alors ça rentre par une oreille et
ça ressort par l'autre. Elle commence sérieusement à nous gonfler et pourtant,
pour énerver le Namour, il faut y aller. Mais sous-entendre qu'on ne connaît
pas le rambutan, c'est vraiment insulter mon mari et sa culture fruitière.

 


A 9h, ma maquilleuse arrive. Car oui, caprice de ma part, j'ai accepté
la suggestion de notre bien aimée guide de me faire maquiller pour la cérémonie
et les photos. Au final, ça a pris encore plus longtemps que pour le vrai
mariage et le résultat est... inattendu. Ca devait être simple mais je
ressemble plus à une geisha qu'autre chose. C'est très joli mais... pas ce à
quoi je m'attendais. La maquilleuse me fait aussi un chignon haut puis c'est le
moment d'enfiler nos tenues. Dahn fait une fois de plus de l'excès de zèle, c'est
limite si elle ne vire par Seb de la chambre pour m'habiller. On est pratiquement
obligés de la mettre à la porte pour qu'elle nous foute la paix. Oui, on est
capable de s'habiller tous seuls, merci beaucoup.

 


La suite est un peu étrange. Toute la famille nous regarde en souriant
mais dans la rue, c'était pas le même délire, on a attiré tous les regards mais
on avait plus l'impression que c'était pour se foutre de nous qu'autre chose.
Le photographe a lui-même dit que c'était très étrange de voir des occidentaux
en tenue traditionnelle ici. Mouais... toujours est-il qu'on était mal à l'aise
et qu'on avait l'impression d'être des bêtes de foire. Et ce que j'attendais
pour la cérémonie s'est avéré être une prise de photos devant l'autel des
ancêtres de la famille. Je suis plutôt déçue.

 


On quitte nos vêtements avec soulagement pour plusieurs raisons.
Quelle chaleur ! Et puis c'est l'heure de plier bagage. On dit au revoir au
patron, on prend les valises et c'est parti. On s'arrête tout d'abord à Long
Vinh pour déjeuner. Fatiguée par la nuit courte, ma batterie est dans le rouge,
il me faut du carburant. Seb en revanche fait triste mine, surtout qu'une fois
de plus, Danh ne nous lâche pas et entreprend de nous expliquer chaque plat et
aliment trois fois. Je sens le Namour au bord de la crise de nerfs alors
qu'elle nous présente du rambutan (pour la deuxième fois de la journée), de la
patate douce et ... du gingembre ! Si, si. Oui, on connaît tout ça hein, et
même qu'on en a en France, ouah ! Sérieusement...

 


On a à peine fini de manger qu'elle nous entraîne vers le jardin du
restaurant au fond duquel se trouve une petite salle de spectacle. Quatre
musiciens sont en train de s'y produire. Juste avant d'entrer, deux adorables chiots
nous flairent les mollets et Seb (pour relâcher la pression) s'exclame : Oh !
Mais qu'est-ce que c'est ?? "Ce sont des chiens", répond Danh
imperturbable, y compris lorsque Seb joue la carte de l'incompréhension :
"des chats?" "non des chiens" "chats?" "non,
des chiens"? "Aaah des chiens, cest cool, on en a pas par chez
nous". J'en pouvais plus.

 



Le spectacle musical est très sympa, même s'il s'agit probablement
d'un truc pour touristes. Les chanteurs se mettent en scène, avec accessoires,
attitudes, expressions faciales et contacts les uns avec les autres. On ne
comprend pas de quoi il est question mais l'ensemble est très touchant et fort.

 


J'ai une petite alerte en partant : je ne retrouve plus mon foulard.
Et il est hors de question que je reprenne la voiture sans lui, il en va de ma
santé. Je ne plaisante même pas, la clim a une telle puissance que je risque
d'aggraver mon mal de gorge. Bon finalement, comme cétait prévisible, je l
avais oublié dans la salle de spectacle. Hem... On quitte lîle avec le même
bateau pour rejoindre le chauffeur de lautre côté du delta (il a fait le tour
par les ponts pendant qu"on déjeunait). A bord, Dahn nous brandit une
assiette de fruits et nous présente le rambutan pour la troisième fois ! Seb ne
résiste pas à la tentation et s exclame : "oh et ça ces des bananes ?".
Les fruits étaient néanmoins très bons.

 

Sitôt le chauffeur retrouvé et installés dans la voiture, je cale mon
sac sous ma tête et m endors. Y en a pour 2h30 de route, jai bien l intention
de les rentabiliser et pas question d écouter un énième discours de Dahn.

 


Jai tellement bien rentabilisé que je ne me suis réveillé que
quasiment arrivés à l hôtel de Saigon ! C est cool d être de retour ici ! Dans
le même hôtel qu au début du séjour en plus et... la même chambre presque. On a
pas plutôt refermé la porte derrière nous qu on entame une danse de la joie.
Débarrassés de Dahn, enfin !! Sérieusement, quand on est sortis après, on se
sentait presque en vacances une deuxième fois ! O_O Mais il faut pas en
employer des guides comme ça, ça vous flingue la crédibilité dune agence.

 


Une fois dehors, on a fait un tour rapide dans le quartier chic (que
des magasins haute couture, bijouteries etc.) avant daller se poser au même bar
que la dernière fois. On ne change pas une équipe qui gagne !