Je ne garde pas beaucoup de souvenirs de mon premier voyage au Vietnam
mais je me souviens que l'hôtel de Hué était top, notamment parce qu'il y
avait... des crêpes au petit déjeuner. Eh bien figurez-vous que c'est pareil
cette fois. Le buffet est énorme et il y a de tout : des fruits, des gâteaux
dont le parfum est immédiatement identifiable grâce à des étiquettes limpides :
"gâteaux", du riz, des pâtes, des oeufs, de la soupe de riz (pas mal
mais pas aussi bonne qu'au Laos !), des crêpes donc, des croissants. Je me
régale et Seb aussi semble-t-il.

 



Après, on remonte préparer nos affaires. Nous sommes censés partir à
9h de l'hôtel. Eh bien, tu as intérêt à être à l'heure car à 8h50, toc toc toc
! Un portier était là pour embarquer nos valises ! Glups ! Il tente un peu de
conversation avec moi mais c'est laborieux. en bas, Thuan nous attend et me
demande ce que je pense de l'hôtel. Mon expression peu impressionnée semble le
prendre au dépourvu. Vu le standing de l'hôtel je comprends, ça peut passer
pour snob mais vraiment, je ne trouve pas que ça mérite 4 étoiles et on a bien
plus apprécié l'hôtel de Siem Reap par exemple.

 


Enfin, nous partons. Première étape, l'embarcadère pour une petit
balade sur la rivière des parfums. Puis visite de la pagode de la dame céleste,
situé sur la rive. c'est le plus beau et le plus ancien de Hué (construit en
1601). Le plan général est celui d'une tortue, c'est amusant. Une partie des
bâtiments est réservée aux moines qui sont une soixantaine (quand même) à vivre
sur place. D'ailleurs il y a une différence entre moines et bonzes. A priori,
les bonzes sont ceux qui sont vraiment là à vie, qui ont "prononcé leurs
voeux" on dirait chez les catholiques. Les moines sont un "grade"
inférieur. Thuan nous montre leur emploi du temps. Lever à 3h30 et... et ils
enchainent sur 1h30 de kung fu à jeun. Aucun problème... La cour décorée de
bonzais (certainement plus que centenaires vu leur taille) est magnifique.

 


AU moment de partir, Thuan nous dit de le rejoindre dehors pendant qu'il
sort par une sortie sur le côté car il y a des contrôleurs à l'entrée (je crois
qu'un pote l'a averti par téléphone). Pas de souci, notre guide est
parfaitement dans les règles, c'est juste que la visite de la pagode n'apparaît
pas sur le programme "officiel" car ça a été décidé hier et Thuan
peut avoir des ennuis s'il se fait prendre (grosse amende de 10 millions de
dongs, soit 500 dollars ! vu les salaires locaux, il vaut mieux éviter !).

 


On va ensuite à la cité impériale. Thuan fait une fois de plus
démonstration de ses vastes connaissances en nous expliquant l'historique de
construction. Ce sont les Nguyen (yeaaah!) qui l'ont construite au début du 19e
sècle. Malheureusement, une grosse partie de la cité interdite (la partie
réservée à la famille royale) a été détruite par les Français puis les bombardements
américains, encore eux ! C'est très beau, surtout le pavillon de l'harmonie,
qui correspond à la salle du trône. Les murs sont ornés d'inscriptions et de
poèmes composés par les rois en chinois (langue administrative de l'époque), de
dragons dorés, de volutes de fumée bleus et blancs. Une partie de la cité est
en cours de restauration et c'est du beau travail, surtout ce qui a été fait
pour les motifs en émail, tessons de porcelaine, céramique et verre. Lorsque je
demande à Thuan si les Etats Unis parrainent certaines restaurations, il se
contente d'un ricanement amer.

 


A la sortie de la cité, nous entamons une jolie balade en cyclopousse
jusqu'au restaurant. Ca nous permet de voir une autre partie de Hué, plus
traditionnelle, moins touristique et bien plus sympa à mon avis.

Le restaurant où nous déjeunons est une institution de la ville. Il
est tenu par l'un des descendants du dernier empereur, la classe ! Et la
réputation n'est pas usurpée, on mange très bien, c'est raffiné et succulent.

 


La phase de digestion est rude, très rude, d'autant qu'elle coincide
avec la période de très forte chaleur de la journée. Même Thuan tire la langue.
La dernière étape de la journée qui est le tombeau de l'empereur Tu Duc (ya pas
les accents requis sur ce clavier, ça se prononce "Ti Duc" est un
supplice pour tous les trois. D'ailleurs y a pas un rat. On doit être à 40°,
voire plus. Mais cet empereur m'intrigue. Apparemment il était super petit
(1m50) mais très intelligent, doué en littérature et en arts militaires. Mais
problème, il était stérile (ce qui ne l'a pas empêché d'avoir 103 concubines)
et ça l'a beaucoup affecté (tu m'étonnes....). Et surtout, il a laissé son
auto-biographie critique sur une énorme stèle de pierre qui pèse... 20 tonnes !
C'est la plus lourde du Vietnam. Dessus, il explique ses actes et accepte le
blame pour ses échecs ou actes contestés (du type cession de territoires à la
France pour sauver le pays).

 



Après le tombeau, on part acheter le pique nique de ce soir dans un
boulangerie française puis retour à l'hôtel récupérer les bagages et hop! c'est
parti pour la gare d'où nous prenons un train de nuit pour Hanoi. Ca n'a pas
l'air triste mais au moins, on aura une cabine privée (comme font a priori la
majorité des Occidentaux. Oui parce que les sièges en bois pendant 14h avec
potentiellement marmaille bruyante, ronfleurs, animaux ou encore fruits
odorants, non merci ! faut pas déconner non plus).

 

L'installation en cabine se fait sans heurt (ça me rappelle la cabine du train pour l'Italie au lycée, la clim en plus)et nous disons au revoir à
regret à Thuan. Diable ce couloir est drôlement bruyant, j'espère que ça va se
tasser. Je me risque aux WC au bout de quelques heures, beuaaaark !
Heureusement que nos intestins sont guéris, j'aurais été vraiment malheureuse
dans le cas contraire.

Dernière surprise : un piti cafard qui pointe le bout de son nez en plein milieu de notre repas, miam ! J'ai passé les 15 minutes suivantes à psychoter mais au final, rien.