Le réveil à 6h45 pique un peu. Notre rythme de sommeil s'est bien
adapté au décalage horaire mais du coup, on recommence à se coucher
"tard" et on le sent. Heureusement qu'il y a les trips en voiture
pour me permettre de dormir mais Seb...

 

Il fait grand soleil aujourd'hui et la température s'en ressent, on a
un peu de mal à respirer et on bouge lentement...

 Au programme ce matin,
village flottant de Kâmpong Khleang situé à 1h de Siem Reap. Un conglomérat
d'habitations sur pilotis situées à une dizaine de mètres du sol nous accueille
et suscite notre perplexité. Mais... ça veut dire que normalement, l'eau est
aussi haute que ça ? Il faut croire que oui. Cela ne fait que confirmer ce que
la guide nous disait hier, à savoir que pour une saison des pluies... ben il
pleut très peu et c'est vrai que depuis le début de notre voyage, on en a pas
eu beaucoup.

 


On embarque sur une pirogue à moteur assez rudimentaire le gouvernail (qui
se trouve à l arrière de l embarcation) est dirigé (depuis l avant) par un
volant de voiture sur lequel vient s enrouler une sorte de corde permettant de "piloter"
le susmentionné gouvernail! Ingénieux. Pour nous installer dans notre modeste
esquif nous avons disposition deux rangées de chaises de jardin en teck dans le
plus pur style buxengeorgien! Le moteur pétarade à tout va et nous vibrons avec
lui alors que nous nous dégageons des "plantes vertes" qui envahissent
le "port".

Nous remontons un chenal à travers le village puis ensuite en pleine
nature où nous pouvons observer la vie du lac (ou tout du moins en direction du
lac) : pêcheurs dans leur pirogues, pirogues à moteur fonçant à tombeaux
ouverts soulevant des gerbes d eau etc.

Nous parvenons ensuite à un petit village flottant (littéralement)
puisque les maisons sont soit des bateaux (ou embarcations) aménagés comme tel
soit des maisons flottantes grâce à des barils ou autres flotteurs dépassant
mes compréhensions des lois de la physique. Bien entendu pas d électricité et d
eau courante (à part celle du lac)...mais tout de même quelques antennes satellites
reliés à des panneaux solaires!! Les toilettes sont en général des sortes de
cabanon à l arrière de la maisons flottante permettant ainsi de nourrir la
faune aquatique locale...

Par ailleurs, "la cuisine" en est mitoyenne...les deux
pièces d eau côte à côte, d une certaine manière c est cohérent, mais pour l
hygiène, telle qu on la conçoit tout du moins, cela laisse songeur.



A la sortie de ce village (ou à quelques hectomètres) nous débouchons
sur le fameux Tonlé Sap! Le plus grand lac d eau douce de l Asie du Sud-est!

 

C'est impressionnant ! En saison des pluies, il peut atteindre 12 000  km² ; 3000 km² en saison sèche. De fait, le
terrain émergé est utilisé pour la culture du riz. Nous croisons un
"marché à poissons" qui consiste en un rassemblement de plusieurs
pirogues dont les propriétaires s'échangent effectivement des poissons, de
taille impressionnante pour certains.

Nous rebroussons ensuite chemin pour
regagner le port. Avant de reprendre la route, nous faisons un petit tour du
village. On assiste à la sortie des classes, c'est trop mignon tous ces enfants
! Parinan, la guide, nous fait déguster des frites de manioc, c'est une tuerie.
Alors que nous arpentons la ruelle principale, écrasés par la chaleur, un son familier mais
totalement surréaliste vu le contexte et l'environnement nous fait soudain tourner
la tête et remonter dans le temps : l'alerte msn. Si si, impossible de
confondre ce son avec un autre ! Cela donne une idée de la vitesse à laquelle
la technologie voyage.



 

Deuxième arrêt après avoir repris la route : dégustation de gâteau de
riz au lait de coco et haricots noirs cuits dans une branche de bambou, un truc
typique. C'est aussi très bon mais ça a l'inconvénient de nous blinder le
ventre (pas forcément une mauvaise chose vu que la tourista a l'air de gagner
du terrain sur nous) et du coup, une fois au restau on a plus très faim et on
galère pour terminer nos assiettes. Restaurant curieux d'ailleurs : il y a tout
un espace pour les Cambodgiens et... un autre pour les touristes. Une
démarcation qui ne cesse de me frapper depuis qu'on a commencé le voyage. Par
exemple, le prix pour les WC publics ou pour le péage sont différents pour les
étrangers et pour les locaux.

 


Après le déjeuner, on rentre à Siem Reap. Petit passage par un atelier
de sculpture sur pierre et bois, renommé puisqu'il contribue à la restauration
d'Angkor Wat. Et il faut un sacré savoir faire pour réaliser ce que font les artisans
employés là. On achèterait bien un Bouddha en bois mais les prix sont
ridiculement élevés. 70 dollars le mini éléphant en bois et argent, faut pas
déconner.

 


Nous rentrons donc à l'hôtel et attendons au bar l'heure de départ
pour l'aéroport (avec des cocas !). Une fois sur place, alors qu'on attend
l'heure de l'embarquement, un énoooorme groupe de Chinois débarque et prend possession
des lieux à grands renforts de beuglantes et discussions animées. Oulala, mes
cocos, va falloir vous calmer tout de suite. Si vous braillez comme ça dans
l'avion, on va pas être potes.

 


Ils ont été bruyants au final mais pas autant qu'on le craignait et le
vol ne dure que 40 minutes, ouf ! Nous arrivons à Phnom Penh alors que la nuit
est déjà tombée, récupérons vite les valises puis un chauffeur nous dépose à
notre hôtel, tout près du palais impérial, que nous irons visiter demain matin
avant de prendre le bateau pour Chau Doc.

 

L'hôtel est superbe et je pousse un cri de ravissement en découvrant à
nouveau un coeur de pétales rouges sur notre lit et dans la baignoire emplie
d'eau. Epuisés, nous optons pour un dîner à l'hôtel mais on a mal choisi notre
soir : un groupe de Chinois (encore eux!) est déjà là et monopolise les
services de la malheureuse serveuse qui doit gérer seule l'approvisionnement de
trois tables, dont deux de 10 personnes (la troisième étant la notre). On a
tellement attendu qu'on a eu un ristourne sur la note !

 


Il est 22h quand on se couche, rincés. Heureusement, demain, on dort !
Lever à 8h seulement. Il y en a besoin.