Ben finalement, j'ai été la seule à avoir le courage de me lever.
Enfin, Noémie, l'une des Françaises, s'était réveillée aussi mais en voyant le
ciel clair, elle a cru que c'était trop tard et s'est recouchée. Pas de bol.
Etant la première levée du bateau, je me faufile en silence sur la terrasse du
toit et installe ma chaise longue. A la minute où le soleil rougeoyant pointe
son nez au delà de la montagne, je file réveiller Seb et on assiste ensemble au
lever de cet astre magnifique.

 




A 7h, c'est l'heure du petit déjeuner. Oui c'est matinal car à 7h30,
on part faire du kayak sur la baie ! Je me gargarisais de mon expérience en
canoé mais sur le moment, j'ai moins fait la fière et ai dû reconnaître que je
me suis vite fatiguée. D'autant que Seb essayait de m'apprendre une manoeuvre
que j'ai eu toutes les peines du monde à appliquer. Mais la balade est superbe.
Dommage que notre appareil photo ne soit pas waterproof, car vu de près, les
iles sont encore plus saisissantes et magnifiques. On a même vu des singes !
C'était rigolo et trop mignon de voir les plus petits se balancer d'une branche
à une autre tandis que, placides, les plus âgés restaient au bord de l'eau à
attendre banane et fruits des touristes.

 



Perdus dans notre émerveillement, on en oublie de regarder autour de
nous et quand on refait surface, bien obligés de constater que tous les kayaks
de notre groupe ont disparu. Merde alors. On perd du temps à repasser dans
certains endroits pour être sûrs mais non, ils sont retournés à l'embarcadère
sans nous ! Vite vite, rentrons. Tandis que nous ramons, des scénarios
catastrophes déboulent bien évidemment dans ma tête. Je nous vois déjà devant
aborder une autre jonque et expliquer notre cas à des gars ne parlant que
vietnamiens, ou pire, épuisés, déshydratés, perdus au milieu de la baie et...
hem, bref. On a quand même retrouvé notre chemin et effectivement, tout le
groupe nous attendait. La Honte...



 

Une fois de nouveau à bord de la jonque, c'est douche et bouclage des
valises car il faut faire le check out. Oui, déjà. J'ai trouvé ça abusé,
surtout que le reste du voyage pour rentrer au port d'Ha Long prenait bien deux
heures, on avait le temps. Je passe le trajet retour sur le pont pour graver
dans ma tête et mon coeur ces paysages magiques.

 



Il fait une chaleur de tous les diables à Ha Long : 40°. Les 200
mètres qui nous séparent du restau sont une agonie pour tout le monde. On
arrive assoiffés. Heureusement, cet endroit a l air d être la cantine des
touristes revenant de la baie et ça envoie. En moins de dix minutes, une petite
dizaine de plats avait atterri à notre table. Pour notre dernier déjeuner
ensemble, on s'est mis entre Français (+ le Britannique mais il était tellement
renfermé sur lui même quon pourrait ne pas le compter). C'est triste de devoir
déjà se séparer, on formait un bon groupe avec un nombre invraisemblable de
points communs. Avec de la chance, on se recroisera.

 



A 12h45, Tuan est là. Nous disons au revoir au groupe et prenons la
voiture pour... 5h de route ! 5h jusqu'au parc national de Cuc Phuong. Je passe
la moitié à dormir et le reste à regarder les paysages en écoutant de la
musique. En fin d'après midi, avec le soleil qui se couchait sur les montagnes et
les rizières, c'était dune beauté à couper le soleil et j'ai le coeur très gros
en songeant que cela va être notre dernière nuit au Vietnam.

 



On arrive au parc à 18h. Il était prévu de faire une balade nocturne
en forêt mais Tuan dit que ça vaut pas le coup, à moins d'être prêt à faire 20km
pour voir des écureuils. ce n'est pas son cas, ni le mien. Tant pis, on fera ça
demain matin pour voir les oiseaux. Le temps de se doucher et on va manger. Le
petit restau du parc est modeste mais les plats très bons. Seul bémol : les
moustiques qui envahissent la pièce. A l'occasion de notre dernière nuit
ensemble, Tuan nous offre des verres d'alcool de riz avec le chauffeur et nous
souhaite un amour éternel et fait promettre à Seb de bien s'occuper de moi. On
est très touchés. Le courant a été long à passer mais au final, c'est sans doute
avec lui qu'on a le plus connecté et appris du Vietnam et de la mentalité
locale. Il va nous manquer.