La nuit a encore été bonne pour moi, un peu moins pour Seb que sa
"jambe sauteuse" n a pas laissé en paix. Après un petit déj
tranquille, on rejoint la guide à 8h30 : elle fait les gros yeux en voyant mes
épaules nues. Ah zut, c'est vrai que pour aujourd'hui, faut un vêtement qui
couvre les épaules. Obéissant à ses instructions, je vais chercher un foulard
et c'est parti.

 

Aujourd'hui, on prend le tuk tuk pour se rendre à... Angkor ! Angkor
Thom ce matin, et Angkor Wat cet après-midi. C'est amusant le tuk tuk et c'est
l'occasion d'admirer les capacités d'anticipation et les réflexes de notre
chauffeur. Pas facile de conduire avec cette circulation. Mon Dieu, quelle
chaleur... C'est humide de chez humide, une fine pellicule de sueur se dépose
déjà le long de nos bras... Miam !

 

Le trajet dure bien 15 minutes. On commence donc par Angkor Thom ou la
grande ville, laquelle contient plusieurs temples que nous allons visiter. Globalement,
la visite va crescendo en matière de choses à voir et de raffinement des
vestiges. On commence par le Bayon, le premier temple accessible par la porte
sud de la ville. Dédié à Shiva, il comporte plusieurs paliers, le plus célèbre
étant le dernier, orné des têtes de Bouddhas, chacune regardant en direction
des 4 points cardinaux. C'est beau mais déjà envahi de touristes et cela augure
assez mal de la visite d'Angkor Wat cet après-midi...

 

On enchaîne avec le Baphuon, temple particulier car moitié hindouiste,
moitié bouddhiste (comme ça, tout le monde est content). Il est lui aussi à
plusieurs paliers et les marches sont très très raides, à dessein semble-t-il
car en présence du Dieu, il faut courber l'échine pour se présenter à lui. Et quand tu penses que le roi se faisant
monter en palanquin... Pauvres porteurs... Ce temple là donne ensuite sur la
terrasse des éléphants (sculptés sur les bas reliefs).


 

Je suis un peu perplexe, ce n'est pas ce à quoi je m'attendais. En
fait, quand tu regardes les photos, tu t'imagines (enfin moi en tous cas
j'imaginais) un ensemble de bâtiments assez proches les uns des autres, un
ensemble cohérent quoi, genre forum romain. Pas du tout ! En fait, Angkor Thom
comportait bien 100 000 habitants mais les maisons, y compris celle du roi,
étaient en bois. Elles n'ont donc pas survécu, ce qui fait que l'on se retrouve
avec d'immeeeeeenses étendues vides ou envahies par la forêt et qui te fait te
demander si tu es toujours sur le même site ou dans une ville différente.

 

On termine la visite du matin avec Ta Prohm, le célèbre temple envahi
par la végétation. A la base, temple dédié par un roi (me demandez pas lequel,
je n'ai pas retenu) à sa mère et son gourou (ce que la guide a élégamment
traduit par "professeur"). Là aussi, il y a plein de gens mais notre
guide est maligne et nous entraîne dans des petits raccourcis qui permettent
d'éviter la foule. Ce temple nous plait beaucoup ! Apparemment, quand l'équipe
indienne de restauration est arrivée il y a quelques décennies, ils ont voulu
tout démonter et donc dégager les racines des arbres et heureusement, l'Unesco
a refusé. c'était dangereux pour les vestiges (et bonjour le travail pour
couper ces arbres, ils sont d'une épaisseur et d'une dureté !) et en plus,
c'est plus joli. Ces arbres dont les racines envahissent les ruines ont été
baptisés "fromagers", par les Français apparemment car ça leur
rappelait le camembert coulant qui s'étale partout... Classe.

 

A la fin, la guide nous demande si on a faim. Je sens la question
piège et m'empresse de répondre oui, même si ce n'est qu'à moitié vrai car elle
semble sous-entendre que si nous n'avons pas faim, nous allons directement
embrayer sur Angkor Wat et je ne suis psychologiquement pas prête. On retourne
donc à l'hôtel pour déjeuner.

 

Très bon déjeuner par ailleurs, hormis une alerte "boulette de
viande au contenu non identifié et donc potentiellement dangereux" pour
Seb mais au final, il a mangé.

 

A 14h, départ pour Angkor Wat. On redoute la pluie car le tonnerre a
régulièrement grondé, mais coup de chance, c'est resté stable jusqu'à notre
retour à l'hôtel. Angkor Wat a été construit comme un mausolée royal et donc,
contrairement à tous les autres temples, il est orienté vers l'ouest, la
direction néfaste. Les décorations intérieures sur les bas reliefs sont magnifiques
! Une nous a particulièrement intéressés : celle d'une bataille entre les
singes et les géants. Pourquoi bataille ? Je vous le donne en mille, pour une
femme ! Le roi des géants a piqué la femme d'un humain, lequel a riposté en
déclenchant une guerre avec les singes pour alliés. Au final, les singes ont
gagné. Ca vous rappelle pas la guerre de Troie ça ? Comme quoi...

 

On a une chance inouie, les vestiges sont relativement vides. La
plupart des cars de touristes mangent encore. Du coup, au lieu d'attendre 30
minutes voire plus pour visiter le dernier étage du temple, on attend...pas et
on mitraille de photos dans tous les sens. Au final, la visite dure environ 2h
mais on ne les a pas vues passer et on est assez contents. Surtout que c'est au
moment où on part que le flot de touristes s'intensifie. héhéhé!

 

De retour à l'hôtel, on réserve un massage réflexologie d'une heure.
Bon, c'était plus un massage des mollets que des pieds mais c'était bien
agréable quand même. Surtout que les masseuses ont terminé par un massage des
épaules et du dos express. Ma colonne a craqué dans tous les sens !

 

A 18h30, on part explorer un peu le centre-ville. Je ne sais toujours
pas si on peut qualifier l'opération de succès... Se balader à pied à Siem Reap
semble une activité à la fois marginale et plutôt vaine... On a pas arrêté
d'être alpagués par des tuk tuk et on a circulé entre "trottoirs",
motos, bus, baraques à bouffe, bas côté boueux... On a bien marché une heure et
puis on s'est posés dans un restaurant khmer occidentalisé. Très bon au
demeurant. Un serveur m'a demandé si j'étais espagnole. Décidément, mes
origines intriguent ! Il n'y a quasiment pas eu un jour où l'on ne m'ait
demandé de quel pays j'étais. Et pas un seul n'est tombé juste pour l'instant.
J'ai eu Malaysienne, Cambodgienne, et donc Espagnole mais Viet... non
curieusement.

 

Après cela, on est rentrés en tuk tuk (tous seuls ! prise
de risque, ouaaah !!)